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    5 JOURS DE RANDONNÉE AVEC UN ÂNE

CÉVENNES WONDERS |
5 JOURS DE RANDONNÉE AVEC UN ÂNE

J’aurais très bien pu intituler cet article “Nathalie dans les Cévennes”, puisque ce serait vous mentir que de ne pas avouer que cette expérience fut possible grâce au merveilleux film de Caroline Vignal “Antoinette dans les Cévennes”, orchestré par Laure Calamy.

Ca nous a d’abord fait sourire de se dire qu’on pourrait très bien faire le même genre de vacances et aller marcher dans les Cévennes avec un âne, puis après 2 ou 3 recherches sur internet, c’est devenu carrément concret.

thumbnail randonnee cevennes ane marche

Mes compétences en matière de rando s’arrêtent à 1 ou 2 par an, autant dire que je ne suis pas sûre de tenir la route, mais alors, vraiment pas sûre du tout. Heureusement, nous aurons avec nous un âne pour porter nos affaires et nous imposer son rythme.

Maps Cevennes

COMMENT ORGANISER SA RANDONNÉE AVEC UN ÂNE ?

• Trouver le prestataire idéal

Nos recherches se sont très vite arrêtées sur Gentiâne, une asinerie créée en 1984 et basée à Castagnols.

Alors, comment ça se passe chez Gentiâne ? D’abord, il y a eu des échanges de mails avec Laurie, qui s’occupe notamment des réservations chez Gentiâne, et qui trouvera assurément une réponse à chacune de vos interrogations.
Laurie a pris en considération nos envies, le nombre de jours où nous voulions marcher, nos disponibilités et notre niveau en randonnée, pour nous proposer plusieurs circuits de plusieurs niveaux de difficulté.

asinerie gentiane mont lozere vialas castagnols

• Choisir son circuit pour un séjour sur mesure

Vous pouvez faire un peu ce que vous voulez. Si aucun circuit qui vous ait proposé ne vous convient, vous pouvez en mixer plusieurs. Si vous connaissez les Cévennes, vous pouvez dire où vous souhaitez passer. Si vous n’en êtes pas à votre première expérience, et que vous aviez passé une nuit exceptionnelle chez un hôte, vous pouvez demander à repasser par là… Bref, vous faites un peu comme bon vous semble, sans perdre de vue que c’est un travail de longue haleine et que les parcours “de base” qui vous serons proposés sont un excellent début, surtout pour une première expérience.

Nous avons donc opté pour une randonnée sur 5 jours entre Vallée Longue et le Mont Lozère, avec un niveau de difficulté de 3 sur 4, à raison de 10 à 14 km par jour, avec un dénivelé variant de +380m à +730m.

• Choisir sa formule

Nous avons ensuite dû choisir entre le forfait “tout compris” et le forfait “clé en main” .
Dans le forfait clé en main, vous payez d’un côté les prestations Gentiâne (organisation et location de l’âne, nourriture pour l’âne), et les nuitées, réservées par Gentiâne, sont à régler directement auprès des hébergeurs. Avec la formule tout compris, vous ne vous occupez de rien, et vous payez Gentiâne directement pour tout (prestations Gentiâne, organisation de la randonnée, nuitée…). Seuls les suppléments boissons dans les différents hébergements seront à votre charge.

Nous avons pris la formule tout compris, et choisi l’option chambre d’hôtes, pour éviter d’avoir des draps, des serviettes de bain, et éventuellement des repas à trimballer. Nous avons ajouté une nuitée/repas pour la veille du départ en rando, et une nuitée/repas pour le soir du retour de rando.
Pour les repas, tout était inclus : petits-déjeuners, pique-niques du midi, repas du soir. Pour chaque repas, du vin nous était proposé à table, sans supplément.

Après avoir dûment complétée une fiche de renseignements, récapitulant les informations et mentionnant mes (nombreuses) allergies alimentaires, nous avons dû payer un acompte, regarder une série de vidéos pour savoir comment s’occuper de l’âne (comportement, brossage, curage des sabots, noeuds, mise en place des bâts…), et enfin, attendre le 28 juin pour prendre la route en direction des Cévennes.

• Préparer ses bagages de manière astucieuse

Il faut savoir que l’âne peut porter jusqu’à 40kg, répartis sur 2 sacs de bats, ce qui nous fait 20 kg de chaque côté. Le problème qui peut se poser assez vite n’est pas le poids de vos affaires, mais leur volume, car les sacs doivent avoir le même poids, à 1kg près, avec un volume à peu près identique pour ne pas déséquilibrer l’âne. Enfin, dernier détail et pas des moindres : l’âne aussi possède quelques affaires qu’il faudra faire rentrer dans les sacs de bats, pour un poids de 1 kg à peu près.

Il faut aussi savoir que vous ne pouvez absolument pas mettre de sac à dos dans les sacs de bats, ce qui rend la préparation un peu différente d’à l’accoutumé. Aussi, ce qui était conseillé et que nous avons fait : nous avons préparé toutes nos affaires…dans des sacs poubelles de 20L (que nous avons doublé). 4 sacs au total pour nos vêtements et les à côté (câbles de chargement, jeux de voyage, k-way, chaussures/pantoufles pour le soir, trousse à pharmacie et trousse de premier secours, gilets, serviettes de bain compactes pour les ploufs dans les rivières, mouchoirs, drône, sacs plastiques pour les déchets…).

Nous avons donc préparé toutes nos affaires sur le lit, avant de les répartir équitablement dans les sacs, et fait des micmacs pour que les poids soient identiques. Au total, ce sont grosso-merdo 18 kg de bagages qui nous ont accompagnés, et notre technique aura été la bonne puisque tout rentrait parfaitement dans les sacs de bats, avec un volume et un poids identique de chaque côté.

En plus de nos affaires, nous avions un sac spécial pour le matériel photo et un sac de randonnée de 30L pour le pique nique, les gourdes d’eau et…la tapette à mouches télescopique !

LES HEBERGEMENTS

Maps Vialas

LA VEILLE : LE MAS DE LA DONZELENCHE

La veille, les doutes sont tous montés d’un coup, et les questions dans ma tête étaient nombreuses : Qu’est ce qu’on fout là ? Dans quoi on a mis les pieds ? Est-ce que l’âne va être mignon et gentil ? À quoi vont ressembler les chambres d’hôtes ? Est-ce que je vais tenir la route ?

On arrive au hameau de Castagnols où se trouve l’asinerie à 16h15, en passant par la route la plus sinueuse que je n’ai jamais empruntée. Finalement, il faudra rebrousser chemin, notre nuitée étant réservée au Mas de la Donzelenche, à une dizaine de kilomètres plus bas. Hans, le propriétaire, nous accueille dans son univers : un endroit atypique, original et au calme absolu. A part les oiseaux, on n’entend rien, pas un bruit.

mas de la donzelenche hebergement vialas castagnols
mas fortifie donzelenche cevennes vialas

Hans nous explique le fonctionnement des lieux, les mesures sanitaires qui ont été prises, notamment pour les sanitaires partagés, et nous montre notre chambre. Pour tout vous dire, moi qui ne dort pas spécialement bien en règle générale, j’ai dormi comme un loir !
Nous ne sommes pas coutumiers des chambres d’hôtes, et sommes peut-être un peu perdus au premier abord. C’est donc une nouvelle forme d’hébergement que nous découvrons, dans lequel nous ne devons penser à rien.

Et si vous vous posez la question, bien sûr que je vais vous décrire les menus, car quand on marche toute la journée, on n’attend qu’une chose c’est le repas du soir.

Menu

Entrée : melon frais et lamelles de jambon cru
Plat : canard à la poire mijotée pendant 8 heures et écrasé de pommes de terre (moi qui n’apprécie pas le canard d’habitude, j’ai été agréablement surprise)
Dessert : fromage blanc et crème de chataîgne

Un repas généreux, servi avec un cidre de sureau fait maison. On s’est régalés ! Et oui, ils ont tenu compte de mes allergies !

petit dejeuner donzelenche gite etape lozere

Tea or Coffee ?

Et avant de repartir de ce lieu unique, merveilleusement fleuri, nous avons eu le droit à un petit-déjeuner dans une belle porcelaine !

LA RENCONTRE AVEC NOTRE ÂNE

Nous avons rendez-vous à 9h00 à l’asinerie pour rencontrer notre compagnon à 4 pattes. Nous savons juste qu’il s’appelle Urgo, Ur-quelque-chose, on ne sait plus trop en fait… Après avoir réglé le solde du séjour, reçu notre carte IGN et les topoguides de notre parcours ainsi que quelques explications sur notre circuit et les éventuelles difficultés que nous pouvons rencontrer, il est l’heure de rencontrer…Urso.

Nous descendons dans l’enclos, et nous retrouvons face à 2 ânes et 1 ânesse. Mon cœur balance immédiatement vers le plus poilu, et quelle ne fut pas ma satisfaction lorsque l’on m’a annoncé que justement, c’était lui, Urso. Ça a été un coup de foudre. On révise avec Laurie les nœuds, les attitudes à avoir, le brossage, le curage des sabots, la mise en place du bat et des sacs, et on est parti pour 5 jours à crapahuter sur les sentiers cévenols !

Nom : Urso

Age : 13 ans

Trait de caractère :
Vendrais sa mère pour une branche de châtaigner

Lieu de résidence :
Gentiâne, Castagnols

ÉTAPE 1 | DE CASTAGNOLS AU TEMPLE

📍 Distance :
10 km
💥 Difficulté :
Easyyyy
🗻 Dénivelé :
+533m / -612m

• La rando

Il nous faudra une dizaine de minutes pour nous acclimater à Urso, ou plutôt au fait de marcher avec un âne. Un âne marche en moyenne à une vitesse de 3 km/h. C’est à nous de nous adapter à lui. Nous partons de l’asinerie et découvrons que, comme tous les ânes finalement, Urso veut s’arrêter brouter chaque brin d’herbe, chaque feuille, chaque épineu… en fait, chaque truc qui se mâche, avec un préférence pour les feuilles de châtaigniers. Ça nous fait un point commun, puisque je voue un culte à la crème de marron, comme en témoigne mon gâteau d’anniversaire.

Nous le gérons plutôt bien, et nous avançons à bon rythme. Les premiers points de vue ne se font pas attendre, pour notre plus grand bonheur. Les paysages que l’on traverse au fur et à mesure de la journée sont splendides : un mélange entre les Vosges, l’Auvergne voisine et l’arrière Pays-Basque. C’est magique, et toutes mes appréhensions de la veille sont retombées comme un soufflé tant Urso est un amour d’âne.

Nous trouvons le coin parfait pour découvrir notre pique-nique : taboulé maison, sandwich au jambon cru et crudités, pêches blanches. Nous sommes perchés sur des rochers, au bord d’une falaise donnant une vue spectaculaire sur des hameaux. Urso est un peu plus loin, attaché à un arbre, à l’ombre, il peut brouter tranquillement. C’était vraiment le lieu parfait pour nous, et pour lui. Nous regardons la carte et remarquons que nous avons déjà effectué les 2/3 du trajet. Il faut ralentir pour ne pas arriver trop tôt à l’hébergement (en général, les hébergeurs vous accueillent à partir de 16h ou 17h, mais pas avant).

chemin randonnee cevennes mont lozere

• Le gîte et le couvert

Le Temple – St. Frézal de Ventalon

Malgré tout, à 15h15, nous sommes arrivés à destination… Finalement, Robert nous accueille avec une collation et nous pouvons prendre nos quartiers. Ambiance colonie de vacances, un peu rustre pour ne pas dire rustique. Pour une nuit, ça fera largement l’affaire même si, du coup, nous ne dormirons pas ensemble. Et finalement, nous avons de la chance, car nous serons seuls ce soir, dans un dortoir de 9 couchages.

Robert se joint à nous pour boire un peu de vin avant le repas, et nous explique que les orages ici sont impressionnants et grondent souvent violemment. moi, changeant de couleur, je prie pour que la nuit soit calme et que je ne puisse pas confirmer la règle.

Menu

Entrée : guacamole d’aubergine
Plat : légumes farcis et riz
Dessert : salade de melon et pastèque

repas le temple fait maison gite etape

Notre fin de journée sera occupée à la détente et la découverte du Saboteur duo et du TimeLine, deux jeux de société format voyage que nous avons embarqués dans nos bagages. Le Saboteur est un vrai coup de cœur ! Un bon jeu d’enfoirés qui se joue à la fois avec et contre son adversaire. On s’est dit que la version classique doit vite être un foutoir pas possible, et nous l’avons ajouté sur notre wishlist ! Le TimeLine est plus classique, puisqu’il s’agit de mettre sur la courbe du temps des inventions, faits symboliques, découvertes… De quoi se creuser les méninges et être parfois surpris. Peut-être faut-il ajouter des versions pour ne pas avoir trop vite fait le tour, la version de voyage n’incluant qu’une soixantaine de cartes.

ÉTAPE 2 | DU TEMPLE AU LAUZAS

📍 Distance :
12 km
💥 Difficulté :
Compliqué sur la fin
🗻 Dénivelé :
+533m / -612m

urso ane cevennes randonnee

• La rando

Après un bon petit-déjeuner pour nous (avec la découverte du Thé noir Chaï ) et un gros sceau d’orge pour Urso, nous voilà repartis sur les chemins escarpés des Cévennes. Si le premier jour de marche s’est déroulé à merveille, j’appréhende énormément la suite, parce que les étapes sont plus longues, plus difficiles, et surtout, je n’ai jamais fait de randonnée sur plusieurs jours d’affilée. Aujourd’hui, au programme, le topo-guide nous prévient d’emblée : ça va grimper raide, et ça va grimper un moment. Petit bonus et pas des moindres, mes règles sont là. YES ! Je peine, je suis à l’ouest.

Au bout de 10 minutes, nous sommes déjà un peu désorientés et devons faire demi-tour après avoir raté une balise, cachée dans les hautes herbes. Laurie nous avait prévenu : sur l’étape 2, le débroussaillage n’a pas encore été fait. Un peu plus loin, mêmes hésitations. Puis plus loin un arbre est tombé sur la route, il faut contourner et rejoindre le sentier. Encore plus loin, le topo-guide ne nous aide pas beaucoup pour trouver quel chemin emprunter, et aucun marquage ne nous aide. Dans l’après-midi, ce sont les indications de distances qui sont plus ou moins erronées, pas sûre de ne pas avoir marché plus que nécessaire à certains endroits pour trouver le bon chemin… Bref, c’était une journée marquée par l’hésitation, les arrêts courts pour lire la carte et nous repérer, mais nous arrivons tout de même à bon port, après une longue, très longue descente vers Le Lauzas.

• Le gîte et le couvert

Le Lauzas – Saint Andéol de Clerguemort

À nouveau, nous sommes en avance, alors que nous avons quitté le Temple seulement à 10h45. Il nous reste donc une bonne heure à tuer avant de nous présenter à nos hôtes, et ça tombe plutôt bien puisque le Mas surplombe une rivière. Nous sommes seuls, et un coin d’herbe permet à Urso d’attendre dans le calme pendant notre baignade (comprendre bain de pieds pour moi, jusqu’au nombril pour Pépito). L’eau est très fraîche, ce qui est en fait très plaisant après une journée de marche ! Nous ne tardons pas à être rejoints par un autre couple parti en même temps que nous de Castagnols (ce moment gênant où tu dois essayer de remettre ton jogging parce que tu faisais trempette jusque là en slip…), ce qui fait aussi un peu de compagnie à Urso, les ânes n’aimant pas spécialement être seuls. Nous remontons la rivière sur quelques dizaines de mètres, nous admirons le paysage et faisons encore une fois le constat que le silence qui règne n’est pas déplaisant.

Le coin regorge de fraises des bois, et j’en profite laaaaargement. Je suis déjà en train de me dire que, s’il faut remonter les 2 km que nous avons descendus jusqu’au Mas le lendemain matin, je risque la syncope. L’heure tourne, et nous pouvons aller nous présenter et découvrir ce qui nous attend pour ce soir : une chambre spacieuse, avec une salle de bain rien que pour nous ! Le tout au milieu de nulle part, sans réseau téléphonique, avec juste le chant des oiseaux et… les miaulements des deux chatons qui sont sur le pas de notre porte. De quoi me faire fondre et passer tout mon temps à les câliner. De vraies boîtes à ronrons !

Menu

Entrée : tartines de chèvre chaud & tartines aubergine, salade
Plat : tajine légumes merguez
Dessert : glace choco et vanille

accueil gite etape mont lozere gorges tarn

Le lendemain, j’échange avec Miriame, la propriétaire du gîte. Elle m’explique qu’ici, comme la configuration des lieux ne permet pas d’avoir de route, tout se fait à la brouette. Depuis la route la plus proche donc, les courses et autres sont déchargées dans des brouettes avant d’être descendues au gîte. Elle me demande également d’où l’on vient, je lui explique et elle me demande si je viens du Sundgau… assez improbable quand on sait que la majorité des gens dans la région mulhousienne ne savent même pas y venir alors que c’est à 15 bornes de chez eux… J’apprends donc qu’elle est alsacienne, c’est fou comme le monde est petit…

ÉTAPE 3 | DU LAUZAS AU CLOS BELLEVUE

📍 Distance :
14 km
💥 Difficulté :
Chaud, dans tous les sens du terme
🗻 Dénivelé :
+646m / -700m

chataigne cevennes france

• La rando

Encore un petit-dej’ copieux avant de repartir vers notre prochaine étape. On prie pour que les indications du topo-guide soient moins floues (spoiler : pas vraiment, mais c’était de la faute à pas de chance). Je remarque très vite qu’on ne doit finalement pas remonter le chemin sur 2 km comme je le pensais, mais seulement sur quelques mètres, ce qui me va carrément bien. Les premiers kilomètres se passent en douceur, longeant la rivière (le Cougnet) par un chemin forestier. Comme la veille, nous remarquons un coin idéal pour pique-niquer, mais comme la veille, ce n’est pas du tout l’heure.

Je dois avouer que la promenade du jour n’est pas la plus intéressante du séjour. Si la première partie avait des allures enchanteresse, la suite ne nous a pas laissé un souvenir impérissable : beaucoup de montées, beaucoup de marche sur la route, beaucoup de forêt, aucun point de vue et surtout, énoooormément de mouches. Nous entendons bourdonner toute la journée dans nos oreilles. Nous tuons des dizaines et des dizaines de ces connasses qui agacent tout autant Urso que nous. Bonus : je me fais même bouffer par les taons à travers mon jogging.

Les derniers kilomètres nous ont clairement achevés et mis les nerfs à rudes épreuves. La forêt que nous devons traverser pour descendre au Clos Bellevue fait l’objet de travaux d’élagage. Résultat, les arbres avec les balises de marquage ont été tout bonnement abattus, sans laisser aucune indication quant au sentier à emprunter, et les machines ont créé des chemins qui ne mènent nulle part. On se trompe, on hésite, Urso se met à braire quand on fait demi-tour. Je crois que même lui n’en peut plus. A ce stade, je ne pense qu’à une chose : un ice tea bien frais ! Les premières maisons se dessinent, on est au bout de nos peines, je dégouline de sueur, j’ai envie d’arriver.

• Le gîte et le couvert

Clos Bellevue – Chamborigaud

Les propriétaires, Geneviève et Philippe, nous attendent et nous accueillent à bras ouverts. Geneviève me montre notre chalet pour la nuit, et Philippe part avec Pépito pour s’occuper d’Urso. Et comme si le Ciel m’avait entendu, Geneviève nous propose une énorme carafe de thé glacé fait maison, une aubaine.

Nous prenons nos quartiers dans un chalet tout équipé et ultra mignon, avec une belle terrasse et une pergola pour passer des soirées d’été conviviales et au calme. Après une douche salvatrice, nous avons bien mérité un petit plouf dans la piscine, dont nous profitons rien qu’à deux, étant donné que nous sommes les seuls convives ce soir. Pour la première fois du séjour, nous dînons avec nos hôtes, ce qui est très appréciable. Nous passons une soirée délicieuse, à discuter de tout et de rien dans un cadre toujours aussi calme et apaisant. Geneviève et Philippe sont de ces personnes généreuses comme on en croise rarement, avec la main sur le cœur et l’amour du partage.

Je ne suis pas prête d’oublier ces instants de vie, où nous avons été reçus comme des rois, que ce soit le soir lors du dîner ou le matin lors du petit-déjeuner, encore une fois partagés avec eux. Je me suis sentie si bien chez eux que je me suis dit que c’est sûr, si nous revenons dans la région, nous passerons à nouveau au Clos Bellevue.

clos bellevue gite chambre hote camping france

Menu

Entrée : guacamole d’aubergine
Plat : légumes farcis et riz
Dessert : salade de melon et pastèque

petit dejeuner clos bellevue gard

ÉTAPE 4 | DU CLOS BELLEVUE AU MAS NOUVEAU

📍 Distance :
14 km
💥 Difficulté :
Ça grimpe
🗻 Dénivelé :
+726m / -403m

• La rando

Encore une longue journée qui nous attend, avec 14 km de marche à nouveau, mais cette fois-ci, avec le dénivelé positif le plus important du séjour. Effectivement, aujourd’hui, ça ne fait pour ainsi dire que de grimper puisque seul le dernier kilomètre sera en descente.

La chaleur est étouffante et on a l’impression qu’il y a encore plus de mouches que la veille. Nous commençons la journée plutôt tranquillement en descendant jusqu’au village de Chamborigaud, où nous décidons de monter jusqu’à son château. Quitte à faire une longue journée, autant y ajouter un petit détour n’est ce pas ? Urso profite de notre arrêt bref pour trouver le morceau de pain dur laissé par Geneviève le matin et l’attaquer à même le sac à dos. Nous reprenons la route et longeons un petit bout de la Luech, dont la clarté de l’eau me surprend. On peut y observer les poissons et l’envie de nous y baigner nous effleure l’esprit, puis nous nous rappelons qu’on a déjà perdu pas mal de temps et que la journée va être éprouvante quoi qu’il arrive.

Après le petit village de Pont de Rastel, nous attaquons la fameuse montée…qui ne s’arrêtera finalement jamais jusqu’au Col de Montclar. Pas une minute sans monter. J’aurais jamais pensé que ça serait aussi difficile, mais avec déjà 3 jours dans les jambes, la fatigue commence à se faire sentir. Ça ne fait que monter, monter, monter. On ne voit jamais le bout, et ça a été comme ça toute la journée, jusqu’à ce fameux Col du Montclar. La vue magnifique sur la plaine et les montagnes nous fait quasi instantanément oublier les peines et à quel point on en a chié sévère. On est seuls, ça vaut tellement le coût, c’est si beau, mais bon sang ça se mérite. Ça se mérite tellement que durant la pause de midi (qui n’aura pas été plate), même si Geneviève nous a préparé un pain bagnat délicieux, je n’ai pas assez de force pour le déguster à sa juste valeur, et je claque une sieste.

photographie aerienne drone dji montagnes

Plus loin, nous tombons sur une rivière parsemée de cascades. Nous attachons Urso, et allons à nouveau tremper nos pieds éprouvés (avec, depuis la veille au soir, une belle ampoule sur mon gros orteil pour ma part). La rivière est magnifique, nous sommes une fois de plus seuls au monde, et nous profitons d’une petite pause qu’on a bien mérité. Ça nous requinque instantanément, et nous arrivons au Mas Nouveau (que nous apercevons depuis des kilomètres et des heures depuis le haut du chemin) finalement à l’heure.

• Le gîte et le couvert

Le Mas Nouveau – Génolhac

À notre arrivée, c’est la claque : nous entrons dans un lieu incroyable, avec le gazon bien tondu, très guindé, une bâtisse d’une beauté que je ne pourrais décrire.
Les gens qui sont là en vacances nous regardent un peu comme des étrangers, avec notre âne et notre dégaine de campagnards.

A l’arrivée, Urso me fait mourir de rire : je vais me présenter à l’accueil, derrière un grand portail en bois ouvert que d’un côté. Urso tire Yvann et passe la tête par le portail pour regarder pourquoi je pars sans lui et se met à braire.
Nous le débattons et prenons nos quartiers dans la roulotte en contrebas de la propriété. Nous sommes excentrés, mais vraiment à deux pas de la bâtisse principale. La douche est froide, les toilettes sèches, le hamac sur la terrasse m’aspire jusqu’à lui. Nous profitons de notre avance sur l’horaire du dîner pour faire un petit tour du Mas. Le spa est taillé dans la roche, le jardin est magnifique, la salle de réception des mariages me donnerait presque envie que Pépito me mette la bague au doigt (non je déconne).

La ferme du Mas Nouveau. Christine, la propriétaire des lieux, nous explique avec passion l’histoire des lieux : un corps de ferme abandonné et en ruines en 2004 pour le retaper entièrement et en faire le lieu incroyable et magique qu’il est aujourd’hui. Elle nous montre les photos de l’avant, et nous n’avons qu’à regarder tout autour de nous pour voir l’après. Un lieu de réception, une chambre d’hôtes, une table d’hôtes, un gîte… Un lieu de partage avant tout. Christine, on le sent, est une passionnée et met tout son cœur à l’ouvrage pour que les gens se sentent bien dans son établissement.

Quand j’y repense aujourd’hui, je ne garde que des étoiles dans les yeux et dans la bouche. Je n’ai pas peur de le dire : j’ai rarement aussi bien mangé de ma vie.

Menu

Entrée : verre de l’amitié avec tous les convives du soir, découverte du Kir châtaigne, amour du Kir châtaigne
salade cévenole “revisitée” (salade verte du jardin, châtaignes du jardin rôties à l’huile d’olive, réduction de balsamique, lardons, oignons, toast chantilly chèvre)
Plat : pintade, polenta à la noisette, aubergine, sauce jus de pomme/raisin qui rend fou
Dessert : Tiramisu framboises du jardin

Tout est du jardin, fait maison, frais, délicieux. Ceux qui me connaissent savent à quel point j’aime la bonne cuisine. Christine m’a régalé. Elle m’a emmenée dans sa cuisine et a réussi à me faire apprécier de l’aubergine. Ce n’était pas qu’une promesse sur le papier, à l’heure où nous partagions un verre avec elle. C’était un voyage gustatif qui m’a emportée très loin. C’était divin, dans un cadre splendide. Un sans faute. Un coup de cœur pour ce lieu.

ÉTAPE 5 | DU MAS NOUVEAU À CASTAGNOLS

📍 Distance :
12 km
💥 Difficulté :
Ça va, c’est la dernière, on profite
🗻 Dénivelé :
+536m / -554m

• La rando

Pas tout à fait remise de mes émotions culinaires de la veille, l’appel de la crème de marron et les confitures faites maison qui nous attendent pour le petit-déjeuner me font me lever avec un entrain démesuré (surtout quand on sait que d’ordinaire, je ne prends absolument jamais de petit-déjeuner). Mais après ça, je me rends vite compte que nous sommes au bout du parcours, et que c’est aujourd’hui que nous devons rendre Urso, et ça, j’avoue que ça me mine un peu… Qui a envie de rendre un âne aussi mignon et gentil que lui ?

chemin cevennes photographie drone foret

Pour cette dernière journée, nous avons le choix : un parcours de 12km avec 536m de D+, où l’ascension du Mont Lozère avec 17km et 1021m de D+. Après 4 jours d’affilée de marche, et en tant que non initiés, le corps fait un gros doigt d’honneur et nous emmène sur les pas des 12 dernières bornes. C’est donc jusqu’au Col de Montclar (encore lui) que nous montons dans un premier temps. Enfin l’heure pour moi de sortir le drône et de prendre quelques photos.

Puis nous continuons notre route avec un topo-guide plus précis que les autres jours. Le ciel se couvre, la météo se gâte, nous profitons d’un banc et d’une belle vue pour nous arrêter pour manger. Et là, il faut que je vous raconte : Urso, qui est attaché à un arbre à 3-4 mètres de nous, vient fouiller dans le sac à dos pour voir si par hasard, il n’y aurait pas un petit bout de pain pour lui. Dans la négative, il vient se planter devant moi et me pousser pour que je lui file un petit bout de mon pain à moi (évidemment, je n’ai pas résisté). Après une grosse séance de câlins et gratouilles post pique-nique, les gouttes commencent à tomber donc nous nous dépêchons de remballer. C’est là que nous remarquons que le nœud avait été mal fait par Pépito, et que depuis un bon moment, Urso était également totalement libre de nous laisser en plan comme deux gros couillons. Quand je vous dis qu’il est adorable et gentil…

drone dji spark montagnes cevennes randonnee

La suite du parcours se déroule sous quelques averses, sans nous tremper jusqu’aux os. On ne va pas se plaindre vue la semaine qu’on a eu et celle qui attend les marcheurs suivants… Ce qu’on sait en revanche depuis le début de la journée, c’est que la toute fin se fera obligatoirement en montée raide puisque nous allons rejoindre Vialas puis devons remonter jusqu’à Castagnols. Ça va encore piquer.
Ça a piqué, évidemment, mais le plus dur est là, devant moi : rendre Urso. Je me suis réellement attachée à cet âne, et c’est le cœur lourd que je dois lui dire au revoir. Les larmes m’échappent, et son museau me pousse une dernière fois. Dernières caresses, derniers câlins.

pique nique cevennes randonnee organisee mont lozere

Le meilleur pique-nique,
avec vue !

• Le gîte et le couvert

Le Gîte de Gentiâne – Vialas

Le Gîte de Gentianes est d’un autre temps, mais l’accueil y est convivial et chaleureux. C’est tellement calme de toute façon qu’on ne peut que bien dormir. Nous passons la soirée avec un couple et un duo d’amies qui nous aura fait bien rire. Tout ce beau monde partait à l’aventure le lendemain, et nous, nous pouvons partager notre expérience pas encore tout à fait passée.

Menu

Entrée : salade verte
Plat : gratin de courgette/châtaignes, saucisses cévenoles
Dessert : fruits

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photo urso selfie ane amour randonnee

Un âne dit toujours bonjour mais ne dit jamais au revoir”. Il nous oubliera vite, mais moi, je lui offre une place toute particulière dans mon cœur pour toute la vie, et pour plein de raisons. Je ne pensais pas qu’une expérience comme celle-ci me plairait autant. Je suis fière d’avoir tenu 5 jours de marche, même si pour certains ce n’est rien, pour moi c’était énorme.

C’était une aventure, une vraie. Une manière totalement inhabituelle de voyager et de découvrir un lieu. Notre terrain de découverte était infiniment petit à l’échelle d’une carte, mais le découvrir avec un âne nous a permis de prendre le temps et d’apprécier encore plus ce que nous avions à notre portée. Je suis fière de moi, fière de nous, et si nous devions reprendre le GR de pays avec un âne, peut être qu’Urso sera à nouveau notre compagnon… c’est ce que je souhaite en tout cas !

Combien

ça coûte ?

Tout inclus, sans surcoûts
Prix pour nous et Urso.

Total
1156 € pour 2
soit 578 € /pers.

Maintenant, un peu de repos bien mérité nous attend dans mon lieu de prédilection : les montagnes.

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Posté le 03/03/2024


'ON FAIT COUCOU
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Le p'tit chouchou