Après ces quelques jours de quiétude sur l’ïle d’Elbe, nous voilà arrivés dans le tumulte des Cinque Terre. Je rêvais depuis quelques années de découvrir ces cinq villages inscrits au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, sans avoir eu la chance de les voir de mes propres yeux. C’était donc de toute évidence un arrêt obligatoire lors de notre périple méditerranéen.
- Accueil
- Voyages
- Vadrouilles
- 🇮🇹 LA COHUE 🇮🇹
DES CINQUE TERRE
🇮🇹 LA COHUE 🇮🇹
DES CINQUE TERRE
Mais voilà, nous étions en 2018… 2018, cette année où bon nombre de nos connaissances, amis, collègues ont arpentées les rues des Cinque Terre. C’est simple, nos réseaux respectifs étaient bombardés de photos. C’est un fait, nos choix sont aujourd’hui souvent guidés par les réseaux sociaux, mais je dois avouer que je ne m’attendais pas à ça…
Sachez que cet article sera parsemé d’anecdotes, tant on a eu quelques moments de solitude en seulement 3 jours…
LA SPEZIA, NOTRE POINT DE CHUTE
Cette fois, nous déposons nos valises à la MontiVerdi House, dénichée sur AirBnB. Nous avons choisi La Spezia pour deux raisons : d’abord pour des questions budgétaires, car il est moins cher de se loger en ville que dans les villages directement, et ensuite pour des questions pratiques. D’abord nous étions en voiture, donc pour se garer gratuitement c’était tout de même plus simple, et ensuite, depuis Piombino, nous n’avions que 2 petites heures de route, ce qui nous rapprochait inévitablement de notre prochaine destination…
Première anecdote : l’appartement était situé à 2 minutes à pied de la gare “La Spezia Migliarina”, différente de “La Spezia Centrale” d’où partent les trains en direction des Cinque Terre. Le premier jour, nous nous sommes donc retrouvés à marcher 4 km entre les deux gares pour pouvoir acheter nos pass pour 3 jours, qui n’incluaient évidemment pas cet excédent de trajet (et alors même que le terminus du train revenant des Cinque Terre était la gare de La Spezia – Migliarina… Un petit schmilblick sans gravité à 1,90€/pers. par trajet).
A part ça, l’appartement était refait à neuf, d’une propreté irréprochable, et très bien équipé. Le stationnement était possible gratuitement à proximité (soit dans la ruelle étriquée, soit sur un parking à côté). La propriétaire ne parlait qu’italien, mais on a tout de même réussi à communiquer. Une superbe adresse à retenir !
LA CINQUE TERRE TRAIN CARD, NOTRE GRÂÂL
Pour bouger rapidement et facilement entre les villages tout en admirant les paysages, rien de mieux que le train ! Et pour pouvoir circuler librement, nous avons fait le choix de la Cinque Terre Train Card. Ce pass nous a permis de voyager en illimité sur le trajet La Spezia (Centrale) – Cinque Terre, d’accéder à tous les sentiers de randonnée, et d’utiliser les toilettes dans les gares (ça a son importance croyez moi).
Le pass est disponible en format 1, 2 ou 3 jours. Nous avons pris la carte pour 3 jours, mais avec le recul, 2 jours auraient été suffisants. On aura quand même amorti l’investissement en retournant dans le village que nous avons préféré le dernier soir pour admirer le coucher de soleil.
RIOMAGGIORE, LE PARADIGME D’INSTAGRAM
Nous avons donc commencé notre première journée avec du retard et 4km dans les pieds. On s’est très vite rendu compte que la tranquillité de l’Île d’Elbe était désormais loin, très loin derrière nous. Le train était bondé, et les touristes, majoritairement asiatiques et américains, omniprésents, voire imposants.
A la descente du train, le flux de gens se ruant sur l’axe principal nous a fait l’effet d’une douche froide. On voulait profiter de l’ambiance chaude et colorée de la dolce vita à l’italienne, on se retrouve avec une horde de touristes pressés d’être les premiers sur les lieux (et qui vous poussent sur le quai pour que vous sortiez plus rapidement). Face à cette cohue, nous nous sommes très vite engouffrés dans les petites rues adjacentes, celles où nous avons trouvé un peu de paix et de silence.
Le constat est un chouias triste tout de même : la plupart des maisons font office de b&b, preuve que le tourisme de masse est là. On profitera tout de même de ce joli village, on se perdra dans les rues, on se régalera d’une bonne gelato, et, forcément, on y va aussi de sa petite photo so instagram.
MANAROLA, LE COUP DE COEUR
Nous nous sommes retrouvés à trois reprises à Manarola. Le premier jour, tout de suite après Riomagiorre, nous y avons flâné et fait le tour, comme nous l’avons fait pour tous les villages finalement. C’était acté, nous viendrons le lendemain soir pour finir notre journée et prendre le coucher de soleil en photo.
La deuxième fois, nous avons commencé par trouver un escalier où nous poser pour regarder France-Argentine (“second poteau Pavaaaaaard”), puis nous sommes allés à ce fameux endroit. Nouvelle douche froide. Il a fallu se frayer un chemin pour poser le trépied à un endroit encore inoccupé. J’ai encore cette image en tête où, en arrivant, je vois une bonne cinquantaine de trépieds et appareils photos les uns à côté des autres. On se serait cru à Cannes à la fin mai, devant le palais des festivals. C’était tout bonnement hallucinant, de ma vie je n’avais jamais vu ça. Et me voilà à me frayer un chemin pour atterrir à côté d’un homme qui voulait absolument régler lui-même mon angle de prise de vue. A ce moment précis, j’étais totalement perdue dans cette marée humaine, et je me suis sentie étouffée.
Enfin, la troisième et dernière fois, pour notre dernière soirée et pour rentabiliser le troisième jour de Cinque Terre Train Card, nous sommes allés manger dans un petit bar/restaurant avec vue sur le village, j’ai nommé le fabuleux Nessun Dorma. Nous avons pu déguster un cocktail fantastique, dans une ambiance amicale et décontractée. Nous étions à une grande tablée, entourés d’étudiantes américaines avec qui nous avons pu discuter.
Le moment le plus mignon de la soirée aura été la tête de Pépito à la vue de son assiette de Bruschetta (délicieuses au passage)… lui qui n’aime pas la tomate crue, il était servi ! Peu importe, nous avons passé une dernière soirée savoureuse et inoubliable. Pas de doute, Manarola nous aura donné nos plus jolis moments.
CORNIGLIA, LES 377 MARCHES
Notre deuxième journée aura été un fiasco (excepté le match, bien sûr). Nous avons commencé cette journée très tôt, pour éviter le monde et la chaleur. Nous avons donc pris le le train vers 7h en direction de Corniglia pour monter les fameuses 377 marches qui mènent au village.
Alors autant vous dire de suite : on n’a pas vraiment saisis tous les tenants et aboutissants de Corniglia. J’avoue que nous n’avons pas pris le temps de faire tout le tour du village, et nous nous sommes très vite échappés. Je pense que pour profiter du village, il faut certainement le quitter à pieds, par le sentier qui mène à Vernazza, mais nous avions décidé de prendre le train jusqu’à Monterosso.
MONTEROSSO, LA STATION BALNÉAIRE
Se lever tôt = ne pas croiser beaucoup de monde. En plein dans le mille en arrivant sur les coups de 9h à Monterosso. Ca y est, enfin, nous pouvons visiter un village en passant par les rues principales sans être bousculés. Monterosso, ces ruelles mignonnes comme tout…et sa plage remplie de parasols et transats à louer ! Nous nous sommes imaginés un instant en plein mois d’août, et nous nous sommes jurés de ne jamais nous retrouver dans ce type de pétrin.
Mais Monterosso, c’est une nouvelle anecdote croustillante. Nous décidons d’aller savourer notre premier cappuccino, pour notre plus grand bonheur, en terrasse, dans le plus grand des calmes. Une famille d’américains nous ont rejoint à la table d’à côté. Tout allait bien jusqu’à ce que les 3 enfants s’installent avec une pizza et du coca…à 9h30 du matin. Quand on est au petit-dej, je vous jure que c’est…ragoûtant.
Allez, nous prenons nos jambes à notre cou et nous dirigeons vers le sentier bleu reliant Monterosso à Vernazza. C’est, il me semble, parmi les chemins de randonnées courts entre les villages, le plus long, et c’est pour ça qu’on l’a choisi.
Une petite anecdote encore : une dame voulait faire la randonnée en chaussures à talons et robe courte…
LA P’TITE RANDO
De Monterosso à Vernazza
📍 Départ :
Monterosso
💥 Difficulté :
Ça va, mais ça pique un peu
🕑 Durée :
2 heures pour les 3,5km
🗻 Dénivelé :
C’est beaucoup de marches d’escalier plutôt hautes (+175m)
VERNAZZA, L’ÉCRIN DE BEAUTÉ
Avec le recul, c’était peut être le plus beau des villages. L’arrivée à pieds nous a offert une vue sur l’ensemble du village en contrebas. Une véritable merveille. A notre arrivée, nous n’avions qu’une hâte : trouver un endroit pour manger. C’est là que ça s’est gâté un petit peu.
Après une courte recherche sur TripAdvisor, Il Pirata delle Cinque Terre, noté 4,5/5 nous a fait de l’oeil. Allez, laissons nous tenter… Comme je le craignais dans ce genre d’endroit, c’était un piège à touristes… Des assiettes très chères mais peu fournies, des serveurs qui tirent la gueule et font semblant de ne pas comprendre ce qu’on leur dit (c’est le seul restaurant où ils n’ont pas voulu comprendre que j’étais allergique au basilic). En sortant de table, nous avions encore faim. Et que dire de la table d’à côté… Un troupeau d’américains qui se mettent torse-nus à table, et parlent pour faire profiter tout le restaurant. Le combles aura été au moment de payer l’addition : pas de paiement en carte… Heureusement que nous avions, pour une fois, retiré de l’argent le matin même. Si vous voulez bien manger à Vernazza, n’allez pas là-bas, c’est un conseil…
A Vernazza, il est possible de visiter le Castello Doria moyennant 1,50€ par personne. La file d’attente et le fait que nous n’avions plus un sous en poche nous ont fait rebrousser chemin. Pas grave, l’heure tournait, il fallait rejoindre Manarola pour le match et finir la journée.
LE DEUXIÈME JOUR, NOTRE LOT DE POISSES
La deuxième journée était sans contester la journée de la poisse. Elle a donc commencé très tôt à Corniglia et a continué avec nos petites anecdotes de Monterosso à Vernazza. Après avoir regardé le match sur mon téléphone, je n’avais évidement plus de batterie, et celle de Pépito était presque à plat. La journée s’est prolongée à Manarola avec mes paparazzi asiatiques. La nuit tombée, nous décidons de rentrer, sans savoir que le parcours du combattant allait commencer pour nous.
Comme notre appartement n’était pas à proximité de la “bonne gare”, pour gagner un peu de temps, nous avions pris l’habitude de prendre nos tickets de train entre les deux gares aux bornes. Seulement voilà : il était à peu près 21h, et le prochain train entre La Spezia Centrale et La Spezia Migliarina était prévu à…5h du matin. On ne s’affole pas tout de suite, il y a toujours la solution des bus. Malheureusement pour nous, ce soir-là, notre train avait 30 minutes de retard. Arrivés à la gare, nous nous dirigeons tout de suite vers la borne pour prendre nos titres de transport. Tickets en main, nous rejoignons l’arrêt qui nous concerne à 300 mètres de là, et nous constatons que le dernier bus de la journée était parti une demi-heure plus tôt. Là, ça commençait à puer un petit peu…
Le téléphone de Pépito affichait 7% de batterie, nous étions à l’autre bout de la ville avec aucun moyen de transport et déjà une bonne quinzaine de bornes dans les pattes… On ne perd pas la face, on active maps, et on marche. On a marché, vite et longtemps. Il était passé 23h30, dans une ville que nous ne connaissions pas, et rien pour noter éventuellement l’adresse de l’appartement pour demander notre chemin. Nous marchons encore et nous voilà devant une rue, en sachant qu’on n’était pas trop loin du but, mais avec aucune idée d’où nous étions vraiment. Pépito check son téléphone mais ça y est, il n’a plus de batterie. On s’engouffre dans la rue et tombons un peu par hasard sur la bonne ruelle qui mène à la porte d’entrée de notre immeuble. MIRACLE, nous sommes arrivés. Il est 1 heure du matin, et nous pouvons enfin préparer des tortellinis, le repas le plus mérité de ces vacances.
DERNIER JOUR, LE DÉTOUR PAR PISE
Comme nous nous sommes levés tardivement après les émotions de la veille, et que nous avions déjà visité les 5 villages des Cinque Terre, nous avons décidé de faire un petit tour à Pise. Le train aura été une fois encore un allié de choix…
On n’a pu marcher de la gare jusqu’à la Place des Miracles, et mis à part la Tour de Pise et les monuments alentours, la ville en elle-même n’avait pas l’air de présenter un grand intérêt nous motivant à en faire une visite plus longue.
La fin de notre journée s’est passée à Manarola, sans encombre. Finalement, les Cinque Terre m’a laissé un sentiment mi-figue mi-raisin. J’ai souvent eu l’impression d’être “de trop”, car mal à l’aise entourée de trop nombreuses personnes. C’était si beau, mais si noir de monde… Deuxième chose, et pas des moindres : nous avions tout le temps cette impression de déjà vu… nous avions tellement vu et revu de photos sur les réseaux sociaux qu’une fois sur place, on ne s’est pas extasiés comme on le fait habituellement. C’est dommage, parce que les réseaux sociaux peuvent être géniaux, mais nous mène aussi à ce tourisme de masse que j’ai particulièrement eu en horreur aux Cinque Terre.
Je pense qu’il ne faut jamais dire jamais, alors si nous devions y retourner, ce sera en hiver, complètement hors saison, pour profiter davantage de la beauté des lieux, parce que oui, les Cinque Terre restent un lieu magnifique, qu’il faut voir de ses propres yeux.
Combien
ça coûte ?
Hébergement, 131,17€ /pers.
pour 4 nuits
Frais de résidence inclus
Cinque Terre Train Card, 41€ /pers.
Prix pour un pass 3 jours
Train pour Pise, 15,60€ /pers.
Prix pour un aller-retour
Total
187,77€ /pers.
Hors frais de repas, parkings,
péages et carburant.
Posté le 05/04/2020
Bonsoir, j’avais une question sur ton voyage au niveau de la gare “La Spezia Migliarina”, nous allons surement nous garer proche de cette gare, est-il possible de rejoindre la gare “la spezia central” via cette gare, et si j’ai bien compris ce sont deux trains différents ?
Merci pour ton retour, au top l’article
'ON FAIT COUCOU
LES P'TITS GARS'