J’ai l’impression que ça fait une éternité que je n’ai pas parlé ici de mes concerts. Forcément avec le covid… Mais voilà, cette année, la machine était à nouveau en marche, et en début mai, j’ai eu l’immense chance d’aller voir Ben Mazué à l’Ed&n de Sausheim. C’est Vanessa, une amie rencontrée à la Foire aux Vins de Colmar (on fait toujours des rencontres formidables à la foire aux vins de Colmar), qui m’a donné cette chance. J’étais donc ce soir-là, la fameuse Accompagnante.
ATTENDS MOI LE MONDE
J’ARRIVE J’ARRIVE J’ARRIVE
Ben Mazué, c’est une promenade. Une promenade au fil de ses expériences. On y aborde le changement de vie, la famille, l’amour, la séparation, le vieillissement… Tous ces sujets sont contés avec énormément de justesse, beaucoup d’humour, et un poil de mélancolie, entre chants et exégèses. C’est ce que j’appelle un spectacle complet : c’est drôle, plein d’histoires, mais aussi très touchant. On a l’impression d’être avec lui, dans un salon, à se raconter nos vies. Ben se livre réellement à cœur ouvert sur cette scène. Ce n’est pas forcément ce que j’ai l’habitude de voir, c’est hors des sentiers battus, assez déroutant, mais surtout, c’est un moment suspendu, criant de vérité. C’est une jolie promenade.
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Stop ca y est j’arrête de penser
j’vais courir j’vais marcher
Stop aller j’arrête de m’presser
j’vais courir j’vais marcher j’vais sourire
j’vais m’relever
Quand je marche
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J’ai découvert l’univers de Ben Mazué avec “La femme idéale”, son troisième album. J’ai été immédiatement séduite par sa plume et ses mélodies qui parlent au plus grand nombre. C’est un vrai poète, qui va réussir à nous transporter dans une multitude de sentiments, mêlant une profonde tendresse, une grande nostalgie, une fêlure dans le cœur, sans jamais omettre de rappeler que des tumultes de la vie naît la reconstruction.
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Je veux que nos caresses emmêlées soient notre essence
Que nos ivresses soient le fruit de réjouissances
Que la tendresse soit toujours placée devant
Ce temps qu’il reste à nous aimer
Gaffe aux autres
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Accompagné de deux musiciens, Clément Simounet aux cordes et Robin Notte aux claviers, Ben se balade (puisque c’est une promenade) dans ses tableaux aux jeux d’ombres et de lumières millimétrés, entre des instrus prenantes et des chansons toujours interprétées avec les tripes. C’est simple, sans fioritures, intimiste, et bougrement efficace. On a l’impression d’être avec lui, et de discuter dans son salon, lumière tamisée. En vrai, ça se sent que c’est un gars qui fait gaffe aux autres…
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Là je danse et je traîne dans un monde presque parfait
Qui fait sens qui m’fait du bien qui relance
Il en faut peu finalement et
Rien n’a changé pourtant tout est bien mieux
Rien n’a changé seulement c’est le temps des jours heureux
Les jours heureux
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C’est ce qui résume le mieux ce que je ressens: ça ne change pas ma vie, mais les concerts, ce concert (le premier d’une série qui m’apportera des bulles d’oxygène), c’était une vraie parenthèse de bien-être. Les voilà, les jours heureux qui se pointent ?
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Change, invente, arrache, crée
Charge, cogne, balafre-les
Dès qu’ils te disent que c’est foutu, que c’est foutu
Tu les fais taire
J’arrive
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Comme à la fin de chaque promenade, je me sens vidée, mais riche d’un moment que je ne suis pas prête d’oublier : des tableaux (paysages) aux instrus (les sons autour de nous), Ben arrive à trouver l’équilibre entre textes alambiqués et plus joyeux (comme un chemin peut parfois être escarpé), et quand arrive la fin, putain ce que je me sens bien ! Non vraiment, il n’y a pas à dire, c’était une merveilleuse promenade.
Écoutez-le !
Psssst,
c’est par ici :
Posté le 28/12/2022
'ON FAIT COUCOU
LES P'TITS GARS'