J’AI TESTÉ POUR VOUS…#16
SPÉCIAL THÉÂTRE

Aujourd’hui, on va parler théâtre. Deux pièces, deux comédies dramatiques, deux moments délicieux sur les planches.

UN NOUVEAU DEPART, DANTOINE RAULT


Source : theatre-des-varietes

En octobre, le théâtre proche de chez moi a eu la joie d’accueillir Christian Vadim (Michel), Fanny Guillot et Corinne Touzet (Catherine) pour “Un nouveau départ“.

Corinne Touzet, c’est mon enfance devant Une femme d’honneur, alors avec Stéphanie, on s’est dit “pourquoi pas, elle a l’air tellement gentille”. L’histoire est simple : que feriez-vous le soir de Noël les bras chargés de cadeaux et la dinde au four, si vous trouviez un SDF sur votre palier ?. Et bien Catherine va le remettre sur les rails, avec fermeté et ténacité, tout en se préoccupant de la crise d’adolescence de sa fille. C’est d’ailleurs un peu à cause (grâce) de sa fille, cette histoire de SDF accueilli le soir de noël, puisqu’elle va reprocher à sa mère d’être froide, sans cœur, et méprisante (et elle n’a pas tord).

Catherine, c’est l’archétype de la parisienne chef d’entreprise qui n’ouvre pas son cœur aux autres et ne les regarde pas, aveuglée par sa réussite, au détriment des autres. Et les autres, ici, c’est un autre : Michel, un mec normal qui a perdu son emploi et n’a pas su remonter la pente, se retrouvant à la rue, laissant femme et enfants derrière lui. Bref, il ne croit plus en grand chose, et veut juste dormir au chaud, sur le pallier de Catherine. Et puis il y a sa fille aussi, au milieu, qui veut faire comprendre à son illustre mère que le bonheur, ce n’est pas forcément de réussir tout mieux que tout le monde, ni même de vivre dans un grand appartement plein de vide. Deux personnages diamétralement opposés, avec l’échec d’un côté et la réussite de l’autre, dans une histoire à la fois sacrément drôle et joliment touchante.


Source : theatre-des-varietes

Peut-on changer de vie sans l’aide de quelqu’un, sans LA rencontre qui va bousculer nos certitudes ? Peut-on nous contenter de juger les gens sans connaitre leur histoire ? Prendre un nouveau départ, parfois, ce n’est pas qu’une question d’envie.


Source : theatre-des-varietes

Côté distribution, Fanny Guillot est impressionnante, crédible sans se forcer (avec Stefou, on s’interrogeait sur son âge réel). Une vraie ado en crise, qui provoque sa mère, connait ses premières amourettes, et déborde d’énergie. Elle va de paire avec Corinne, qui veut bien faire, et surtout, veut le meilleur pour sa fille unique. Les rails bon sang, les rails… Faut que ça file droit ! Corinne est drôle et touchante, mais elle sait aussi pousser une vraie gueulante. Puis Christian s’en mêle, avec la maladresse de son personnage qui lui va bien. Ils sont bien tous les deux, ils nous font rire avec leurs frasques, et on retrouve une complicité entre deux acteurs.

On a eu le droit à un peu d’improvisation, avec fou rire de Corinne. Communicatif, applaudissements et rires dans la salle. J’aime ce côté imprévisible du théâtre. Aucune représentation n’est pareille.

Bref, j’ai passé un très bon moment de théâtre, avec une pièce délicieuse. Restait qu’à attendre Corinne à la fin pour un selfie souvenir (je fais partie de la génération de jeunes qui ne repartent pas sans photo souvenir). Bon, pour le coup, petit bémol : pas toute sympa Corinne en vrai de vrai (et petit malaise quand elle a dit à un monsieur de ne pas prendre de photo d’elle si elle ne regarde pas). J’ai eu ma photo (non sans peine) et un autographe, mais les 10 pèlerins que nous étions n’ont pas tous eu cette chance… malheureusement… Savoir recevoir son public, ça fait partie du métier, mais comme elle l’a dit avant de se lever et de partir “il y a des gens importants pour moi là bas“. Ha ok… A plus dans l’bus donc… Quand on a l’habitude d’une Claire ou d’un Francis, qui sont là pour répondre aux gens, qui attendent les gens, qui prennent du temps et sont adorables, ça calme carrément ! ? Mais on ne va pas lui en tenir rigueur, “y’a des jours avec et des jours sans” comme on dit, et ça n’a en rien gâché le moment de théâtre que nous venions de vivre (et puis j’ai regardé le dernier épisode de “Une femme d’honneur” quelques jours après, histoire de me réconcilier avec elle ?).

 

COIFFURE ET CONFIDENCES, DE ROBERT HARLING


Source : Théâtres Parisiens Associés

Le fait que je regarde Plus belle la vie n’est plus un scoop, et un de mes personnages préféré de la série est campé par Léa François. Quand j’ai vu sur son compte Instagram que la pièce Coiffure & confidences, pour laquelle j’avais pu voir beaucoup de critiques positives, se jouait à Colmar, j’ai eu les boules de ne pas pouvoir y aller. Puis un bon matin, je vois que la troupe passe par Mulhouse, soit bien plus près de chez moi, à mon plus grand bonheur. Là encore, j’ai passé un excellent moment, dans un théâtre de la Sinne que je n’avais encore jamais vu de l’intérieur, et qui m’a laissé sans voix. C’est beau, l’intérieur d’un théâtre… Mais assez parlé de moi, parlons d’Elles…

Dans un charmant salon de coiffure de Paimpol, quelques clientes habituées du lieu se retrouvent autour de Thérèse, la patronne, et s’épanchent sur leur vie, partagent leurs confidences, s’amusent de leur parcours et… de leurs conjoints ! La joie et les rires sont contagieux chez “Thérèse Beauty”. Pourtant, toutes connaissent l’épreuve que leur amie Jeanne et sa fille Magalie traversent…“.


Source : Théâtres Parisiens Associés

On suit les aventures de six femmes, toutes différentes, mais tellement complémentaires, au fil de quatre saisons apportant chacune son lot de rigoles et d’émotions.


Source : Théâtres Parisiens Associés

Côté distribution, nous avons une Thérèse (Marie-Hélène Lentini) frustrée par le manque considérable d’attention que lui donne son marin apparemment plus intéressé par son poste de télévision (ancien mot pour désigner la télé, pour les beaucoup plus jeunes, je parle d’un temps que les moins de 20 ans…. ?) que par sa femme, et qui ne mâche pas ses mots. Marie-Hélène, complètement barrée, nous offre une prestation dingue, entre coups de gueules, coups de peigne et rires (et un grand moment pour illustrer le plaisir, une explication qui vaut le détour, clairement). Je l’ai adoré, par son énergie et ses vérités qui fusent. Elle a une vraie présence et prestance sur scène.


Source : Théâtres Parisiens Associés

Jeanne (Anne Richard) est la mère de Magalie (Léa François). Elle est une véritable maman poule qui veut protéger sa fille (dont on apprend très vite qu’elle est diabétique), au risque de l’étouffer un peu, provoquant des conflits entre les deux femmes. Une mère surprotectrice, une fille qui fonde son propre foyer et vole de ses propres ailes. Anne Richard, sans vous spoiler, m’a fait pleurer toutes les larmes de mon corps, par sa puissance d’interprétation. Elle campe merveilleusement bien son rôle de mère, face à une fille pleine de vie, remplie d’amour, et qui veut croquer la vie à pleines dents malgré sa santé fragile. Magalie (Léa François), justement puisqu’on en parle, nous donne la banane jusque derrière les oreilles. C’est simple : on ne peut que l’adorer. Elle dégage une positive attitude, une beauté naturelle avec un seul sourire, elle a un truc quoi… Elle est d’une gaité naturelle contagieuse, on sort de là, on a envie de sautiller comme elle, un vrai rayon de soleil, qui donne envie de se battre pour ce qu’on veut vraiment. Plus qu’un personnage, c’est une leçon, un exemple. Chapeau bas pour Léa François qui joue ce petit bout de femme que j’ai a-do-ré.


Source : Théâtres Parisiens Associés

Agnès (Sandrine Le Berre) est une ancienne femme battue, une fille un peu naïve, mais touchante, un peu “boulette” mais mignonne. Vous voyez, Agnès, c’est la fille dans votre groupe de potes qui va toujours dire quelque chose de bizarre, dénoué de tout sens, qu’on ne sait toujours pas pourquoi elle est là, mais qu’on aime tellement qu’elle en est indispensable pour que le groupe fonctionne. Agnès, c’est la fille qui ose tourner une page douloureuse pour revivre, et à qui on est attachée dès le départ. Elle se retrouve là, on lui donne sa chance, elle va finir par prendre une place dans le cœur de toutes ces femmes. Sandrine, avec sa voix un peu atypique, nous offre une Agnès tout en couleur, juste, sans tomber dans le cliché de la nunuche, qui m’a fait hurler de rire.


Source : Théâtres Parisiens Associés

Claire (Isabelle Ferron) et Odette (Brigitte Faure) sont les amies-ennemies du groupe. Elles s’adorent mais se hurlent dessus et se balancent des reproches à longueur de temps. Odette est complètement barrée, c’est le genre de femme qu’il ne faut pas trop chauffer, au risque de se manger un retour…musclé. Elle a un chien, et ça lui suffit. C’est “le camionneur de la bande”, avec un caractère bien trempé, interprété par une Brigitte Faure à mourir de rire. Les querelles avec Claire sont anciennes, et derrière tous les pics, se cache une histoire d’amitié et d’habitudes. Finalement, elles ne sont pas si différentes toutes les deux : un caractère de chien qui rassemble. Claire, ici, c’est la copine qui a de l’argent, et qui le montre. Implacable en apparence, mais est-elle vraiment heureuse en réalité ? Pas plus qu’Odette en tout cas.


Source : Théâtres Parisiens Associés


Source : Théâtres Parisiens Associés

Une jolie bande de femmes, pour une pièce haute en couleurs et pleine d’espoir. On ressort avec le sourire, après avoir chialé comme une madeleine. Standing ovation pour ces femmes, continuez votre chemin sur les routes de France, et toi derrière ton écran, vas les voir sur scène, parce que ça vaut vraiment mais VRAIMENT la peine.

Avec Jérémy, nous avons eu la chance de pouvoir discuter un peu à la fin avec la troupe (on peut appeler ça une troupe non ?), et j’ai eu le droit à une photo avec Léa (merci Jérem’). Elle est pas cool la vie ? ? Elles ont toutes été adorables, disponibles, et drôles même en dehors des planches. J’aime ce genre de rencontres, en toute simplicité.

 

Biseàtous

Posté le 11/01/2017


'ON FAIT COUCOU
LES P'TITS GARS'

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Le p'tit chouchou