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    L’AFFRONTEMENT
    de BILL C. DAVIS

J’AI TESTÉ POUR VOUS… #4
L’AFFRONTEMENT
de BILL C. DAVIS

Je reviens aujourd’hui pour un article un peu spécial puisque je ne vais pas vous parler d’un film, mais d’une pièce de théâtre. Il y a eu ce jour où j’ai poussé les portes du Théâtre Rive-Gauche, rue de la Gaîté, pour assister à un Affrontement entre un vieux prêtre et un jeune séminariste désireux de révolutionner l’église.

Au départ un peu sceptiques quant au sujet de la pièce, je me suis très vite laissée emporter par la vitalité de Francis Huster et de Davy Sardou (qui vient de remporter le molière du meilleur acteur dans un second rôle). En entrant dans la salle, vous êtes tout de suite dans l’ambiance : lumières tamisées, odeur d’encens, bougies, et un autel en guise de décor au milieu de la scène.

Pourquoi l’église catholique refuse-t-elle encore aux femmes le droit de sacerdoce ? Pourquoi s’oppose-t-elle au mariage des prêtres ?

La première question qui m’a interpellée était sans doute primordiale : c’est quoi ce sacerdoce ? Pour ceux qui, comme moi, ont trouvé ce mot barbare, le sacerdoce désigne la fonction de prêtre. Heureusement, on n’arrive très vite à le comprendre dès les premières minutes de la pièce.

La pièce n’apporte pas de réponse, mais fait grandement réfléchir à la question. Francis Huster est un génie. Quand il joue, il ne fait qu’un avec son personnage, ce qui rend la pièce encore plus vivante. Pour moi, Francis, que j’admirais déjà énormément depuis son rôle dans Zodiaque, est un diamant à 57 facettes car il peut tout jouer, absolument tout. D’ailleurs, le soir même, il enchainait avec sa deuxième pièce La trahison d’Einstein. Je pense sincèrement que le fait de pouvoir assimiler autant de choses, être dans la peau de plusieurs personnages en même temps et pouvoir assurer à ce point sur scène est le reflet d’un talent sans limite et d’une passion pour son métier. Pour tout ça, et pour tout ce qu’il fait encore à côté, il est à mon sens une personne plus que respectable, et plus que talentueuse.


Source : lindigo-mag

Si la pièce avait déjà été jouée il y a 17 ans, elle reste aujourd’hui largement d’actualité puisque la loi sur le mariage pour tous en France a été publiée il y a un peu plus d’un an maintenant. L’église devra penser à s’adapter à l’évolution, et c’est de cette évolution dont il est question dans la pièce.

Mark Dolson (joué par Davy Sardou) est un jeune séminariste qui fait partie de ceux qui veulent changer la religion catholique, la rendre plus accessible et plus tolérante. Le père Farley (Francis Huster) est quant à lui un vieux prêtre alcoolique qui n’ose pas contredire l’idéologie classique du Seigneur Burke (je ne sais pas comment ça s’écrit, vous m’excuserez). Mais de cet affrontement nait une complicité de plus en plus grande entre les deux hommes, et on se rend compte que le père Farley est loin d’être contre les idées du jeune homme.

Les dialogues sont hilarants, émouvants, prenants, pertinents. On n’arrive même à nous faire comprendre comment une histoire de poissons exotiques qui meurent arrive à faire en sorte qu’un homme veuille devenir prêtre… Mais je ne vais pas tout vous raconter, parce que l’Affrontement ne se raconte pas, il se vit.

Davy Sardou était lui aussi surprenant. Il est drôle et donne une certaine fraicheur aux dialogues. Le duo fonctionne à la perfection, on ne s’ennuie pas une minute, le temps passe à une allure folle. Je ne pensais pas apprécier autant une pièce dont le sujet est la religion, et pourtant, j’ai été émue, surprise, et j’ai énormément apprécié. La pièce est accessible à tout le monde, croyants ou non, pratiquants ou non, et n’est pas réservée aux catholiques non plus ! De toutes les manières, cette pièce vous fera réfléchir et ne vous laissera pas indifférent, et si tous les curés étaient aussi ouverts qu’eux deux, j’aurais presque envie d’aller à l’église ! J’ai passé un excellent moment, avec l’honneur et le privilège d’avoir pu parler et passer un petit moment avec Francis puis Davy (ma vie est faite les amis, j’ai un autographe de Francis, je peux mourir en paix).


Source : lepoint

Lorsque je me suis levée pour applaudir mes héros du jour, je ne me suis pas du tout sentie seule… Vous aurez compris ma pointe d’ironie dans mes propos, mais je ne regrette pas ce moment (de toute façon, si ça avait été Claire Keim, mon hystérie aurait été bien plus prononcée que ça, sachez-le).

Pour les parisiens, la pièce se jouera jusqu’au 20 juillet, alors courrez pour assister aux dernières représentations, parce que vous avez cette chance inouïe de pouvoir aller voir cette pièce une fois, deux fois, dix fois si ça vous chante. Pour les petits provinciaux comme moi, la pièce sera en tournée dans toutes la France d’ici janvier 2015. Encore un peu de patience, mais je vous conseille vivement de prendre votre soirée dès qu’elle passera non loin de chez vous ! D’ici là, pourquoi ne pas essayer d’autres pièces de théâtre, pour changer un peu du cinéma ? (:

Bisàtous

Posté le 04/06/2014


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